Tristan Corbière

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birillino8
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Tristan Corbière

Messaggio da birillino8 »

[align=center]Tristan Corbière

Immagine[/align]

Édoaurd-Jaochim Corbière, che in seguito adotterà lo pseudonimo Tristan, nasce il 18 luglio 1845 in un maniero a Ploujean, presso Morlaix, in Bretagna. Il padre, Antoine-Édouard, verso cui il figlio nutrirà una incessante ammirazione, in gioventù fu ufficiale di marina e poi autore di romanzi di ambiente marinaro. Alla nascita del poeta ha cinquantadue anni, mentre la madre è appena diciannovenne. Dopo studi irregolari, Tristan viene iscritto nel '59 nel Liceo Imperiale di Saint-Brieuc dove si dimostra un allievo piuttosto mediocre. Cominciano a manifestarsi i primi disturbi, tra i quali i reumatismi che l'affliggeranno tutta la vita. Dopo un continuo peregrinare a causa delle sue condizioni di salute e l'abbandono degli studi, Corbière si trasferisce nel '63 a Roscoff dove rimarrà sei anni. Qui frequenta un gruppo di pittori e si diletta nel disegno e nella caricatura. La sua passione per il mare è costantemente frustrata. Nrl '69-'70 intraprende un viaggio in Italia con il pittore Jean-Louis Hamon visitando alcune località campane e Roma. Nel '71 incontra a Roscoff il conte Rodolphe de Battine e l'attrice di origine italiana Armida-Josefina Cuchiani di cui si innamora. Li segue a Parigi dove frequenta i bassifondi. Nel '73 pubblica "Gli Amori gialli" dedicati all'autore del Negriero, ovverossia al padre. La malattia, complicata da una probabile forma di tisi, si aggrava ulteriormente finchè alla fine del '74 viene trovato esanime nel suo appartamento parigino di rue Frochot, in abito da ballo. Trasportato a Morlaix, muore il 1 marzo 1875.

Corbière è stato un poeta originale e innovatore, di gusto barocco e fantastico, ma anche con accenti popolareschi, volute prosaicità e irregolarità formali. Uno dei motivi principali della sua opera è la vita del mare di cui dette una interpretazione non convenzionale, oltre ogni forma di idealizzazione romantica. Ebbe un notevole influsso sui poeti successivi: attraverso Laforgue (che ne criticò però l''impurità' formale) fino a T.S. Eliot.
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]A l'éternel madame

Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre,
Eternel Féminin ! ... repasse tes fichus ;
Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l'heure,
Me montrer comme on fait chez vous, anges déchus.

Sois pire, et fais pour nous la joie à la malheure,
Piaffe d'un pied léger dans les sentiers ardus.
Damne-toi, pure idole ! et ris ! et chante ! et pleure,
Amante ! Et meurs d'amour !... à nos moments perdus.

Fille de marbre ! en rut ! sois folâtre !... et pensive.
Maîtresse, chair de moi ! fais-toi vierge et lascive...
Féroce, sainte, et bête, en me cherchant un coeur...

Sois femelle de l'homme, et sers de Muse, ô femme,
Quand le poète brame en Ame, en Lame, en Flamme !
Puis - quand il ronflera - viens baiser ton vainqueur ![/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]A l'Etna

Etna - j'ai monté le Vésuve ...
Le Vésuve a beaucoup baissé :
J'étais plus chaud que son effluve,
Plus que sa crête hérissés ...

- Toi que l'on compare à la femme ...
- Pourquoi ? - Pour ton âge ? Ou ton âme
De caillou cuit ? ... - Ça fait rêver ...
- Et tu t'en fais rire à crever ! -

- Tu ris jaune et tousses : sans doute,
Crachant un vieil amour malsain ;
La lave coule sous la croûte
De ton vieux cancer au sein.

- Couchons ensemble, Camarade !
Là - mon flanc sur ton flanc malade :
Nous sommes frères, par Vénus,
Volcan ! ...
Un peu moins ... un peu plus ...[/align]
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birillino8
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]À la mémoire de Zulma vierge folle hors barrière et d'un Louis


Elle était riche de vingt ans,
Moi j'étais jeune de vingt francs,
Et nous fîmes bourse commune,
Placée, à fond-perdu, dans une
Infidèle nuit de printemps...

La lune a fait un trou dedans,
Rond comme un écu de cinq francs,
Par où passa notre fortune :
Vingt ans ! vingt francs !... et puis la lune
En monnaie - hélas - les vingt francs
En monnaie aussi les vingt ans !
Toujours de trous en trous de lune,
Et de bourse en bourse commune...
- C'est à peu près même fortune !

- Je la trouvai - bien des printemps,
Bien des vingt ans, bien des vingt francs,
Bien des trous et bien de la lune
Après - Toujours vierge et vingt ans,
Et... colonelle à la Commune !

- Puis après : la chasse aux passants,
Aux vingt sols, et plus aux vingt francs...
Puis après : la fosse commune,
Nuit gratuite sans trou de lune.[/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]A ma jument souris

Pas d'éperon ni de cravache,
N'est-ce pas, Maîtresse à poil gris ...
C'est bon à pousser une vache,
Pas une petite Souris.

Pas de mors à ta pauvre bouche :
Je t'aime, et ma cuisse te touche.
Pas de selle, pas d'étrier :
J'agace, du bout de ma botte,
Ta patte d'acier fin qui trotte.
Va : je ne suis pas cavalier ...

- Hurrah ! c'est à nous la poussière !
J'ai la tête dans ta crinière,
es deux bras te font un collier.
- Hurrah ! c'est à nous le hallier !

- Hurrah ! c'est à nous la barrière !
- Je suis emballé : tu me tiens -
Hurrah !... et le fossé derrière ...
Et la culbute ! - Femme tiens ! ![/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]A Marcelle - La cigale et le poète

Le poète ayant chanté,
Déchanté,
Vit sa Muse, presque bue,
Rouler en bas de sa nue
De carton, sur des lambeaux
De papiers et d'oripeaux.
Il alla coller sa mine
Aux carreaux de sa voisine,
Pour lui peindre ses regrets
D'avoir fait - Oh : pas exprès ! -
Son honteux monstre de livre !...
- " Mais : vous étiez donc bien ivre ?
- Ivre de vous !... Est-ce mal ?
- Écrivain public banal !
Qui pouvait si bien le dire...
Et, si bien ne pas l'écrire !
- J'y pensais, en revenant...
On n'est pas parfait, Marcelle...
- Oh ! c'est tout comme, dit-elle,
Si vous chantiez, maintenant ! "[/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]Litanie

Non... Mon coeur te sent là, petite,
qui dors pour me laisser plus vite
passer ma nuit, si longue encor,
sur le pavé comme un rat mort...

- Dors. La berceuse litanie
sérénade jamais finie
sur ta lèvre reste poser
comme une haleine de baiser :

- " Nénuphar du ciel ! Blanche Etoile !
" Tour ivoirine ! Nef sans voile!
" Vesper, amoris aurora ! "

Ah ! Je sais les répons mystiques,
pour le cantique des cantiques
qu'on chante... au diable, Señora !



LITANIA

(traduzione di Enrico Pietrangeli)

No..il mio cuore ti sente qui, piccola,
che dormi per lasciarmi più in fretta
consumare la mia notte, tuttavia lunga,
sul selciato, come un ratto morto...

- Dormi. La litania della nenia,
serenata mai compiuta,
resta sul tuo labbro
come un alito di bacio:

- "Ninfea del cielo! Bianca stella!"
"Torre d´avorio! Nave senza vela!"
"Vespro, amoris aurora!"

Ah! Conosco la mistica risposta,
per il cantico dei cantici
che loda...al diavolo, Señora![/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]Sonnet de la nuit




O croisée ensommeillée,
dure à mes trente-six morts!
Vitre en diamant, éraillée
par mes atroces accords!

Herse hérissant rouillée
tes crocs où je pends et mords!
Oubliette verrouillée
qui me renferme…dehors!

Pour toi, bourreau que j'encense,
l'amour n'est donc que vengeance?
Ton balcon: gril à braiser?

Ton col: collier de garotte?
Eh bien! Ouvre, Iscariote,
ton judas pour un baiser!


Sonetto di notte
Traduzione di Enrico Pietrangeli


Assonnati crocicchi di finestra
insensibili alle mie trentasei morti!
Vetro smerigliato dal diamante
dei miei atroci accordi

Pungente e rugginosa inferriata
che addento appeso ai suoi uncini!
Segreta con tanto di chiavistello
che mi rinchiude e resto, al di fuori!

Per te, carnefice che incenso,
l'amore non è che una vendetta?
Il tuo balcone: graticola per brace?

Il tuo colletto: collare di garrota ?
Ebbene, apri! Infame Iscariota,
socchiudi lo spioncino per un bacio! [/align]
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Messaggio da birillino8 »

[align=center]Paris nocturne



C'est la mer: - calme plat - et la grande marée,
avec un grondement lointain, s'est retirée.
Le flot va revenir, se roulant dans son bruit.
Entendez-vous gratter les crabes de la nuit ?

C'est le Styx asséché : le chiffonnier Diogène,
la lanterne à la main, s'en vient errer sans gêne.
Le long du ruisseau noir, les poètes pervers
pêchent : leur crâne creux leur sert de boîte à vers.

C'est le champ : pour glaner les impures charpies
s'abat le vol tournant des hideuses harpies.
Le lapin de gouttière, à l'affût des rongeurs
Fuit les fils de Bondy, nocturnes vendangeurs.

C'est la mort : la police gît. - En haut, l'amour
fait la sieste en tétant la viande d'un bras lourd
où le baiser éteint laisse sa plaque rouge.
L'heure est seule. - Ecoutez : ... pas un rêve ne bouge.

C'est la vie : écoutez : la source vive chante
l'éternelle chanson sur la tête gluante
d'un dieu marin tirant ses membres nus et verts
sur le lit de la morgue... et les yeux grands ouverts !



PARIGI NOTTURNA

Traduzione di Enrico Pietrangeli

E' il mare: - piatta quiete - e l'alta marea,
con greve, remoto frastuono, si è ritirata oltre.
L'onda ritorna, avvolgendosi del suo fragore;
e voi, li sentite i granchi della notte raschiare?

E' lo Stige prosciugato: dove un Diogene straccione,
lanterna in mano, va errando privo d'impaccio alcuno.
Lungo un ruscello nero, i poeti perversi pescano:
la cavità del loro cranio funge da scatola per vermi.

E' il campo: per spigolare le impure stoppie,
discendono in volo, zigzaganti, orribili arpie.
Il coniglio di gronda, nell'agguato ai roditori,
fugge i figli di Bondy, notturni vendemmiatori.

E' la morte: la polizia giace - l'amore, dall'alto,
è in siesta nel desio della carne di un pesante braccio,
dove un bacio ha immortalato la sua chiazza rossa.
L'ora è sola. Ascoltate: neppure un sogno si sposta.

E' la vita: ascoltate, vivida sorgente intona
eterna melodia, sulla vischiosa testa
di un dio marino si distendono, nude e verdi,
le sue membra sopra un funereo strato...e gli occhi sbarrati![/align]
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[align=center]da Quel rospo sono io


Buonasera

Verrai infine a far colpo, sciagurata sciacquetta,
a questo specchio occhieggiante che luccicando affetta
un guizzo d’oro, strappo dell’astro giallo, spento.
Tu scoprirai un gioiello nel bagliore d’argento.

Verrai a quest’uomo, al suo svenevole riflesso
senza calore… Ma, se arse di febbre oppresso,
tu non provasti niente, e – mezzogiorno passato –
cadi dentro quel raggio cadente che ha lasciato.

Lui più non ti conosce, tu, Ombra risaputa,
che aveva nel suo cielo distesa tutta nuda,
quando era un Dio!... Adesso, è tutta un’altra storia. –

Credi – Lui non ha più quel miraggio illudente.
Piangi – Lui non ha più quella corda piangente.
I suoi canti… – Li ha scritti un altro; lui li ignora.

(Traduzione di Gianfranco Palmery)[/align]
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